LA RHIZARTHROSE?
La main de l’homme est caractérisée par l’indépendance du pouce face aux autres doigts qui permet d’assurer une préhension à la fois solide et fine.
Les articulations de la base du pouce sont donc très mobiles et soumises à des contraintes importantes.
La rhizarthrose est l’arthrose, l’usure de ces articulations.
Elle se traduit par des douleurs, une diminution des mobilités, des craquements.
Les douleurs de la base du pouce, proche du poignet, sont aggravées par les mouvements et par la prise d’objets entre le pouce et l’index. Certains gestes deviennent difficiles à faire ( tourner une clef , ouvrir un bocal, écrire..)
Dans les cas les plus graves le pouce peut devenir très déformé ( c’est le pouce en « Z »).
La rhizarthrose est l’affection dégénérative la plus fréquente de la main. Elle touche essentiellement la femme (90% des cas), souvent de façon bilatérale.
De simples radiographies confirment le diagnostic (dans de rares cas un scanner peut être demandé).
Il n’existe pas de relation entre l’importance de l’arthrose et les symptômes. Ainsi beaucoup de ces arthroses demeurent asymptomatiques malgré la dégradation de l’articulation.
rhizarthrose ou arthrose trapezo metacarpienne
TRAITEMENTS MEDICAUX
Lorsque les premiers signes apparaissent le traitement médical est la règle.
Il comprend la prise d’anti inflammatoires et la mise en place d’une attelle la nuit. Il est souvent très efficace (amélioration des symptômes dans 76% des arthroses débutantes et dans 54% des arthroses plus évoluées).
Les infiltrations doivent être réservées à des poussées inflammatoires.
TRAITEMENTS CHIRURGICAUX
En cas de persistance des douleurs malgré ces traitements, il faut recourir à une opération chirurgicale.
Cette dernière fait disparaître la douleur, améliore les mobilités et la force.
Les techniques chirurgicales sont nombreuses et dépendent de l’anatomie (forme des os, stade et localisation de l’arthrose) et du patient (age, activité, demande fonctionnelle…).
Il existe trois types d’opérations : la trapezectomie, les prothéses et les prothese en Pyrocarbone
trapezectomie totale ou partielle
Elle est réalisable dans tout les cas.
Nous enlevons l’os ou une partie de l’os usé. Dans l’espace laissé libre nous mettons en place un morceau de tendon qui jouera le rôle de tampon.
Une immobilisation de 4 à 6 semaines est ensuite nécessaire.
La trapézectomie apporte indolence et amélioration des amplitudes articulaires.
Elle ne permet cependant pas de retrouver la force ou de corriger une éventuelle déformation importante du pouce.
De plus, les bénéfices de cette intervention ne sont pas immédiats ; il faut environ six mois pour obtenir le résultat final.
Mais elle reste une intervention fiable et efficace dans le temps.
images de la trapezctomie
trapezectomie, ablation du trapeze
apres trapezectomie, greffe tendineuse
trapezectomie + greffe tendineuse
radios apres trapezectomie+greffe tendineuse
les prothéses
prothese trapezo-métacarpienne
Il s’agit de retirer l’articulation usée et de la remplacer par une prothèse articulée.
Elles restaurent la mécanique articulaire et conservent le volume osseux.
Ainsi l’effet sur les douleurs, les mobilités et sur la force est spectaculaire et extrêmement rapide.
Une courte immobilisation (8-10 jours) post opératoire est mise en place.
La rééducation n’est pas toujours nécessaire.
Mais les risques ne sont pas totalement négligeables ; comme toutes pièces mécaniques il existe des luxations et des descellements (usure de la prothèse).
Ainsi, pour limiter les risques à long terme, nous réservons ces prothèses à des personnes de plus de 50 ans et n’ayant pas d’activités manuelles intenses.
les protheses en Pyrocarbone
prothese en pyrocarbone avec resection osseuse minimum
Ces nouvelles prothèses semblent réunirent les avantages à court termes des prothèses (rapidité de récupération, conservation osseuse) et les avantages à long terme de la trapezectomie (pas de problème d’usure)
Ces implants sont disponibles en France depuis le début des années 2000.
Le principe est de retailler les os usés et de mettre en place une petite prothèse libre pour éliminer le contact douloureux entre les os. Ainsi les os vont glisser sur cette petite prothèse en carbone dont l’épaisseur est voisine de celle d’une pièce de monnaie.
Les résultats sont très prometteurs ; aussi bons qu’une prothèse « classique » mais sans usure.
COMPLICATIONS
Celles communes à toute intervention chirurgicale : infection, hématome, échec, algodystrophie, douleurs persistantes.
Spécifiques aux prothèses : luxations, usure, fracture.
CONCLUSION
La rhizarthrose est une affection fréquente, longtemps bien tolérée et souvent négligée.
Si le traitement médical reste la règle, les solutions chirurgicales sont, nombreuses, efficaces et fiables.
Les progrès récemment réalisés permettent de s’adapter à chacun.
Mais pour espérer un bon résultat il faut intervenir avant que les déformations soient irréversibles et les dégâts osseux trop importants.