QUAND CONSULTER SON CHIRURGIEN
Le diagnostic d'arthrose de la hanche ou coxarthrose est le plus souvent posé par le médecin traitant et/ou rhumatologue, devant une douleur mécanique de l'aine associé à un enraidissement progressif de la hanche depuis quelques mois ou années.
Ces professionnels de santé vous inviteront alors à consulter un chirurgien orthopédiste spécialiste du membre inférieur et plus particulièrement de la hanche.
Cette première consultation permettra de confirmer le diagnostic d'arthrose de la hanche (coxarthrose), d'évaluer la sévérité de celle-ci et de déterminer un projet thérapeutique à plus ou moins long terme.
En effet et comme vu précédemment, de nombreux traitements médicaux peuvent être préconisés pour améliorer la qualité de vie, tout en retardant l'échéance de la prothèse totale de hanche.
Le but de cette consultation sera de proposer le traitement optimal, adapté à votre situation fonctionnelle et votre demande en procédant par paliers progressifs jusqu'au stade ultime de la prothèse totale de hanche.
Ce traitement sera évidemment réalisé en étroite collaboration avec votre médecin traitant et/ou votre rhumatologue.
Avant la consultation avec le chirurgien il doit vous avoir été prescrit une radiographie du bassin et des hanches, de face et de profil datant de moins de 6 mois. Ces radiographies standards sont suffisantes dans la majorité des cas, depuis l'étape du diagnostic jusqu'à la mise en place de la prothèse totale de hanche. L’IRM et le scanner ont un faible intérêt dans l’arthrose primitive de hanche. En revanche ils sont essentiels au bilan des arthroses secondaires.
L'indication d'une prothèse totale de hanche est donc le fruit d’une discussion entre le patient et son chirurgien. Le rôle de celui-ci est de vous proposer la prothèse totale de hanche au bon moment en fonction de votre demande fonctionnelle, de votre examen clinique et radiologique.
Il s’agit d’une discussion à laquelle votre participation active est essentielle afin déterminer vos attentes vis-à-vis de cette intervention et d’évaluer votre balance bénéfices/risques.
En effet l’inconvénient d'une chirurgie trop précoce est principalement lié à la durée de vie limitée de la prothèse. En moyenne, la survie d'une prothèse totale de hanche est de 20 ans voir 30 ans selon des études récentes. C'est la raison principale qui fera différer cette intervention chirurgicale, pour éviter ou limiter le risque, ainsi que le nombre, de reprises chirurgicales.
En revanche il existe aussi de nombreux inconvénients non négligeables à une chirurgie trop tardive lié à :
- L’état général de santé :
A trop attendre, l’état de santé peut s’altérer (insuffisance cardiaque, respiratoire, rénale etc...), rendant le geste chirurgical plus dangereux. Parfois, l’altération est si importante, que la chirurgie sera contre-indiquée chez certains patients engendrant progressivement une perte d'autonomie liée à la majoration des douleurs et de l’enraidissement.
- La destruction osseuse :
Une coxarthrose très évoluée entraine fréquemment une importante destruction osseuse. Celle-ci complique la réalisation technique de la prothèse et peut amener le chirurgien à réaliser des gestes de reconstruction avec des implants spécifiques et des greffes osseuses rendant la chirurgie plus lourde pour le patient avec un rétablissement post opératoire plus long.
- La désadaptation musculaire :
Les muscles fessiers sont les muscles de la marche. Dans les arthroses trop évoluées, ces muscles peuvent s'atrophier de manière irréversible du faite d’une activité physique moindre lié à la douleur et l’enraidissement articulaire. Cette fonte ou faiblesse musculaire est en générale à l’origine d’une boiterie en pré opératoire qui peut persister, même après la mise en place de la prothèse. De plus cette déficience musculaire augmente de manière significative le risque de luxation de prothèse du faite d’une charpente musculaire plus faible incapable de retenir la prothèse.